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Après avoir appris tous ces faits sur le cyber-harcèlement, nous pouvons alors nous poser des question sur les causes et conséquences psychologiques de ce phénomène... Qu'est ce qui pousse les agresseurs à agir de la sorte ? Souffrent-ils eux-mêmes d'un mal intérieur ? Quel effet cela a-t-il sur la façon de pense de la victime ? Nous allons ici réfléchir sur ces questions et essayer d'analyser la psychologie des individus mis en jeux lors de telles situations.

Deux personnes de notre connaissance ont bien voulu nous témoigner de leur expérience, ayant été cyber-harcelées. Nous pensons qu'il est important d'essayer de se mettre dans la peau de la victime et essayer de comprendre quelles peuvent être les réactions conscientes ou inconscientes.

Témoignage 1

 

 

Bonjour, voudrais-tu témoigner de ce que tu as vécu par rapport au cyber-harcèlement ? De plus, quelles sont les conséquences sur toi ?

 

C’était horrible.

 

C’était quand ?

 

C’était en troisième, il y a 2 ans. L’impact sur moi a été que j’ai été très mal à l’école et j’ai failli me suicider. J’avais peur des moqueries, et autres… 

 

Que s’est-il passé ?

 

Quelqu’un a lancé une rumeur sur moi par internet via facebook comme quoi j’étais homosexuelle alors que je ne le suis pas du tout. Je l’ai très mal pris et tout le monde s’est moqué de moi dans ma classe.

 

Du coup comment cela se passait vis-à-vis de l’école ?

 

Je ne voulais pas y aller, je pleurais pour ne pas y aller.

 

Aujourd’hui que retiens-tu de cette expérience ?

 

Je me moque d’elle parce que je trouve ça petit, je trouve ça vraiment petit de faire ça !

 

A-t-elle ensuite refait ça à quelqu’un d’autre ?

 

Elle l’a refait à quelqu’un d’autre mais cette personne n’a pas réagi de la même façon. C’est-à-dire qu’elle a réagi comme « J’en ai rien à faire ; moi, je sais que je ne suis pas comme ça. » Elle a mieux réagi que moi par rapport à ça.

 

Est-ce que ça a changé ta vision du monde, ta confiance ou ton estime de soi ?

 

En réalité, j’ai confiance en moi. Mais je sais maintenant qu’il ne faut pas faire confiance à tout le monde. Il y a des personnes dont il faut se méfier. Notamment cette personne !

Témoignage 2

 

 

Je me suis fait cyber-harcelé sur un réseau social nommé Ask. Cela a commencé par de simples (c’est un mot assez faible…) insultes du genre « grosse truie », « grosse vache » puis ça a continué par des questions du genre « Pourquoi es-tu toujours en vie ? » « A quoi tu sers à part dénigrer la race humaine ? ». Tout ceci s’est passé en quelques semaines, puis au bout d’un moment j’ai commencé à recevoir des vidéos de gens mimant suicides ou même abusant d’alcool…

Jusqu’alors, je m’en fichais un peu, mais leurs commentaires se sont ancrés dans ma tête. J’ai décidé de changer en ville, de sortir en suivant mon papa à Bruxelles. J’ai eu la possibilité de changer d’école car une partie des gens (qui m’ont agressée) étaient de mon ancienne école. J’ai très mal vécu cette partie de ma vie, mais aujourd’hui je me suis mise au sport pour changer l’image que ces gens ont ancré en moi.

 

Ainsi à travers ces deux témoignages, nous observons clairement que le cyber harcèlement touche énormément les victimes, leur font perdre leur confiance en eux et aussi en leur entourage proche ou éloigné. Cela peut avoir des impacts sur la vie sociale et scolaire de la victime comme par exemple l'exclusion ou le départ volontaire de l'école. C'est sans compter que ce genre d'agressions reste difficile à oublier voire impossible et c'est pour pourquoi, il serait judicieux de créer des groupes de partage et d'écoute entre victimes dans les prochaines années.

Entretien avec une psychologue

 

Durant notre rendez-vous le 7 janvier 2016, nous avons eu la chance de discuter avec une psychologue et lui poser des questions pour avoir son point de vue sur le cyber-harcèlement. 

Voici quelques questions et réponses que nous avons relevé, classées dans différentes catégories.

 

Fréquence des cas

 

Avez-vous déjà eu des cas de cyber-harcèlement ? Si oui, environ combien ?

 

Oui, plusieurs par an.

 

Depuis quand relevez-vous ce phénomène ?

 

C'est assez récent, depuis quelques années, définitivement moins de 10 ans. J'ai l'impression que cela augmente de plus en plus, mais peut être que ce n'est qu'une impression. On a des téléphones de plus en plus jeune, c'est entré dans la manière de vivre d'aujourd'hui. Les jeunes voient que ça a modifié leur mode de vie (sommeil, etc.) mais c'est une addiction, et ils continuent même si c'est mauvais pour eux.

 

Est-ce un problème qui affecte la majorité des élèves que vous voyez ?

 

Non, il y a beaucoup de différents cas.

 

Les victimes

 

Quel âge ont les victimes en moyenne ?

 

Ce sont des élèves surtout du collège mais aussi du lycée. Ceux du collège sont plus vulnérables.

 

En ont-ils parlé à quelqu'un d'autre avant de venir vous voir ?

 

Oui, il y a souvent déjà des plaintes auprès des parents ou CPE. C'est alors traité par les CPE qui après m'envoient les élèves. Dans certains cas ce sont les amis qui viennent me trouver. 

 

Viennent-ils vous voir de leur plein gré ou sous conseils d'autres personnes ?

 

Ce sont souvent d'autres personnes. Les victimes en parlent en général dans un petit cercle, mais cela dépend vraiment des cas.

 

Comment se sentent les victimes ?

 

Elles se sentent humiliées d'être à la risée, honteuses. Elle sont amenées à un côté dépressif, se disant que "au fond je ne veut rien, je suis moche, je suis bête". Cela amène parfois à un passage à l'acte. Les réations sont différentes en fonction de la personnalité de chacun.

 

Les agresseurs

 

Quels âge ont en moyenne les cyber-harceleurs ?

 

Ils souvent le même âge que la victime, ou plus âgés.

 

Quelle est pour vous la motivation des cyber-harceleurs ?

 

Une envie de vengeance, peut être un mal-être, pas de confiance en soi, ou même de la méchanceté gratuite.

 

Avez-vous déjà reçu des cyber-harceleurs ?

 

Oui, il sont souvent envoyés par les CPE, avec la victime.

 

Comment réagissent-ils ?

 

Ils le prennent parfois à la légère, disent que ce n'était rien et que "c'était pour rire". Il ne se rendent pas toujours compte de ce qu'ils ont fait.

 

Est ce que vous avez l'impression que les cyber-harceleurs sont surtout des gens 'populaires' ?

 

Je ne suis pas sûre, je pense que cela peut être n'importe qui.

 

Quels types de cyber-harcèlement sont les plus fréquents ?

 

Ce sont souvent des circulations de messages, ou des photos truquées. Des insultes, moqueries sur l'aspect physique... La taille, les habits, l'allure générale. C'est extrèmement blessant, ravageur.

 

Solutions

 

Quelles solutions apportez-vous à ce problème ? Quels conseils donnez-vous?

 

Ils faut qu'ils parlent, la victime mais aussi le ou les harceleurs. Le téléphone ou ordinateur est souvent confisqué. Cela aide beaucoup de mettre à l'écart tous ces appareils, au moins pendant un moment. Encore une fois, parler est très important. Cela permet une reprise de confiance, et une prise d'analyse de ce qu'il s'est passé.

Le bouc émissaire

 

Durant nos recherches, notre professeur de philosophie encadrante du TPE nous a conseillé d'étudier le phénomène du bouc émissaire, qui peux dans certaines situations être la cause du cyber-harcèlement. Le bouc émissaire ne concerne pas seulement le cyber-harcèlement mais aussi le harcèlement en général.

 

Tout d'abord, nous allons définir ce qu'est le bouc émissaire.

 

Etymologie : La locution "bouc émissaire" est une référence à la cérémonie juive de l'Expiation au cours de laquelle un bouc est symboliquement chargé de toutes les fautes et de tous les malheurs d'Israël, puis chassé dans le désert vers Azazel (un démon, ange déchu) afin de détourner la malédiction divine. L'origine biblique se trouve dans le Lévitique 16 : 7-10.

 

L'expression "bouc émissaire" est apparue à la fin du XVIIe siècle. Elle a été notamment utilisée par Georges Clemenceau à propos de l'affaire Dreyfus : "Tel est le rôle historique de l'affaire Dreyfus. Sur ce bouc émissaire du judaïsme, tous les crimes anciens se trouvent représentativement accumulés."

 

Dans le sens commun, un bouc émissaire est une personne ou un groupe minoritaire auquel un groupe ou un peuple attribue injustement tous les malheurs, toutes les fautes. Il est désigné comme devant endosser un comportement social que le groupe souhaite évacuer puis est exclu, au sens propre ou figuré et parfois puni. Le bouc émissaire permet au groupe de se laver symboliquement de toutes ses fautes, de se purifier et de se sentir plus fort. (définition du dictionnaire toupie.com)

 

La réflexion de René Girard

 

La théorie du bouc émissaire est mise en relation avec une autre théorie qui lui sert de support qui est à l’origine de toute violence, explique René Girard, il y a le « désir mimétique ». C’est le désir d’imiter ce que l’autre désire, non que cette chose soit précieuse en soi, ou intéressante, mais le fait même qu’elle soit possédée par un autre la rend désirable, irrésistible, au point de déclencher des violences pour son appropriation. La théorie mimétique du désir postule en effet que tout désir est une imitation (mimésis) du désir de l’autre. Mai le désir mimétique débouche sur des conflits en chaîne, et à terme sur la violence généralisée. Pour René Girard mettre en concurrence le sujet désirant et son modèle fait naître une rivalité meurtrière.

 

Le bouc émissaire n’est pas tiré au hasard ; c’est un personnage que ses qualités victimaires prédisposent à occuper la fonction de bouc émissaire pour expulser la violence interne du groupe. Premièrement, il faut que la victime soit à la fois assez distante du groupe pour pouvoir être sacrifiée sans que chacun se sente visé par cette brutalité et en même temps assez proche pour qu’un lien puisse s’établir. Deuxièmement, il faut que le groupe ignore que la victime est innocente sous peine de neutraliser les effets du processus. Troisièmement, le bouc émissaire présente souvent des qualités extrêmes : richesse ou pauvreté, beauté ou laideur, vice ou vertu, force ou faiblesse. Le plus souvent le groupe s’attaque à une personne fragile pour être supérieur et l’obliger à se soumettre. Enfin, la victime doit être en partie consentante afin de transformer le délire de persécution en vérité. 

 

Le bouc émissaire dans le cyber-harcèlement

 

Ce phénomène pouvant être identifié dans une multitude de situations, est souvent présent chez les jeunes, qui, étant en pleine adolescence et manquant de confiance en soi, on parfois tendance à choisir, consciemment ou inconsciemment, une victime sur laquelle se 'défouler'. Ses camarades, ne voulant pas être eux aussi victime, suivent généralement le comportement du premier. Ils sont donc unis contre 'l'ennemi', ce qui leur donne un sentiment d'appartenance et de faux réconfort. Internet étant un moyen facile et rapide de diffuser des informations, il est fréquemment utilisé dans ce genre de situations. Les utilisateurs peuvent poster des commentaires souvent considérés comme des 'taquineries', ils sont donc publics et tout le monde peut y avoir accès. Cela peut alors dégénérer et fait beaucoup de mal à la victime, le bouc émissaire, qui se sent dans la plupart des cas honteuse et humiliée d'être ainsi exposée à la risée de tout le monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le regard des autres

Analysé au travers d'une oeuvre

 

Jean Paul Sartre (1905-1980), était un philosophe et auteur français. Pour lui, Dieu n’existant pas, les hommes n’ont pas d’autre choix que de prendre en main leur destinée : sa doctrine était donc l’existentialisme. 

L’ouvrage auquel nous allons nous intéresser aujourd’hui est Huis Clos, publié en 1944. Oeuvre majeure de Jean Paul Sartre, elle est un drame en cinq actes qui se joue autour de trois personnages : Garcin, Estelle et Inès. 

 

Résumé bref de l’oeuvre

 

Ces trois personnages se retrouvent ensemble en enfer, une pièce où il n’y a aucun instrument de torture, bourreau, fenêtre, miroir, eau ou lits, dans une chaleur étouffante. Les personnages s’aperçoivent qu’ils sont condamnés à garder les yeux ouverts pour l’éternité. Dans un premier temps, ils ont des visions de ce qui se passe sur terre en leur absence, ils voient leurs proches, leurs collègues. Petit à petit, ces visions diminuent jusqu'à disparaître.
Au fur et à mesure, ils commencent à en apprendre un peu plus les uns sur les autres, les raisons pour lesquelles ils se trouvent en enfer, et pourquoi on les a réunis.

 

Après avoir “fait connaissance”, Garcin propose à tout le monde de se taire. Cependant, le silence ne tient pas longtemps. Estelle veut un miroir pour se voir, pour savoir qu’elle existe. Inès lui dit alors qu’elle pourrait se voir dans ses yeux et propose d’être son miroir. Mais ce n’est pas suffisant et Estelle a aussi besoin du regard de Garcin, qui refuse catégoriquement.

 

Après un temps, Garcin prend quand même Estelle dans ses bras, se disant que l’aimer serait son seul échappatoire. Mais Inès est toujours là à les regarder, les observant, les jugeant, les empêchant de vivre leur histoire. Garcin tente alors de sortir de la pièce mais quand la porte s’ouvre, il décide de rester parce que Inès le considère comme un lâche et celui-ci ne peut pas le supporter. Folle de rage, Estelle tente de tuer Inès sans succès car elle est déjà morte.

Cette oeuvre se termine alors sur la phrase “l’enfer c’est les autres”.

 

Analyse de l’oeuvre

 

Nous pouvons tout d’abord remarquer que l’auteur n’a pas appelé ses personnages au hasard. En effet, les deux syllabes du prénom Inès sont la dernière syllabe du prénom Garcin et la première de celui d’Estelle : 

Garcin, Inès, Estelle

Cela illustre le fait que Garcin et Estelle ne seraient rien sans Inès, mais aussi que celle-ci s’interpose entre eux.

Typique de l’existentialisme de Sartre, cette oeuvre montre que les  personnages ont beau tout faire pour se faire “bien voir” et apprécier, ils sont ce qu’ils font. 

 

Ce qui nous a particulièrement intéressé suivant notre sujet de TPE est le fait que l’être humain a besoin du regard des autres pour exister, comme nous pouvons le voir avec Estelle, mais que ce regard peut aussi être destructeur tout en restant vital.

 

Une autre interprétation que nous pouvons tirer de cet ouvrage, en parallèle avec l’autre, est que la cohabitation entre individus ne peut fonctionner que si chaque individu conserve une intimité. Sinon, la situation deviendrait rapidement invivable. Aujourd’hui, ce sujet est plus que jamais d’actualité. En effet, dans les émissions de téléréalités où les participants sont toujours ensembles passent la majorité de leur temps à se faire du mal. Enfin, dans le coeur de notre sujet, internet est aujourd’hui encré dans la vie de nombreuses personnes, qui se sentent toujours connectées et ont un besoin de voir ce que l’autre dit. Le regard de l’autre est alors toujours présent, et dans le cas du cyber-harcèlement, ce ‘regard’, qui n’est plus alors qu’un simple regard, est destructeur.

 

Réflexion sur les causes du cyber-harcèlement

 

Le cyber-harcèlement est entraîné par de nombreuses causes et de façon certaine par un mal-être intérieur du harceleur.

 

Celui-ci a parfois un complexe de supériorité qui le laisse user de sa supériorité de pouvoir à mauvais escient vis-à-vis des autres, ou au contraire, il peut avoir un complexe d’infériorité qui fait que lorsqu’il est derrière son écran, le pousse à pouvoir s’affirmer grâce à l’anonymat ou au fait que aucune agression physique n’est possible à travers les réseaux sociaux. Nombre de harceleurs sont des personnes peu effrayantes au premier abord mais qui usent d’internet pour assouvir leur pulsions agressives et violentes car aucune supériorité physique n’est requise dans le cyber-harcèlement. Cela est donc un plus favorisant le phénomène et qui le rend à la portée de tous.

 

Il faut savoir que la plupart des gens qui cyber-harcèlent ont souvent à leur tour été harcelés précédemment ou se sont sentis agressés par quelque façon que ce soit. Cela a entrainé chez eux un certain déséquilibre psychologique comme une perte de confiance en soi, un sentiment d’exclusion ou autre qui les mène à faire les mêmes méchancetés aux autres.

Ces personnes sont aussi parfois dans la peur d’être eux-mêmes harcelées donc décident de prendre les choses en main et violenter les autres pour que le phénomène du bouc émissaire se mette en place et qu’ainsi, ils n’aient pas à souffrir de la même façon, mais qu’ils fassent souffrir autrui. De même, le fait d’être à plusieurs conforte la personne à continuer son cyber-harcèlement car cela lui fait perdre la sensation d’être seul « acteur », seul « responsable » des agressions.

 

La vengeance, suite à une rupture amoureuse ou amicale, peut conduire des membres du problème à poster des photos désobligeantes de l’autre par exemple afin de détruire l’image de la personne aux yeux de cette personne, à ses propres yeux et aux yeux de tous lorsque c’est en public.

Il est rare mais pas impossible que le harceleur décide de harceler pour la simple et bonne raison qui consiste à « détruire, décrédibiliser » la personne pour son futur professionnel car la cyber-réputation de chacun nuit lors des recrutements car nombre d’entreprises inspectent soigneusement les profils des possibles nouveaux employés avant voire pendant qu’ils sont dans l’entreprise. Cela est donc du cyber-harcèlement qui a pour but d’embêter sur le long terme.

 

Enfin, comme dans toute société qui se doit, il est impensable que tout le monde se satisfasse de son niveau d’égalité par rapport aux autres. C’est pourquoi, certains membres de la société veulent, parfois gratuitement et sans raison notable, tyranniser et opprimer les autres pour des désirs vains, prétentieux et infondés, pour simplement se sentir supérieur et puissant. Cela mène donc des personnes humaines, à finalement déshumaniser d’autres humains égaux à lui mais qui eux sont sûrement davantage réaliste et juste que le harceleur.

 

 

Les conséquences du cyber-harcèlement

 

Il faut savoir que les victimes de cyber-harcèlement n’en sortent jamais indemnes bien que certaines arrivent davantage à s’en remettre et sur un lapse de temps plus restreint. 

Dans tous les cas, il ne faut jamais négliger les faits et prendre conscience que le cyber-harcèlement est comme le harcèlement, une forme d’agression violente qui ne passe pas sans laisser de traces. 

 

Nombreuses sont les possibles conséquences du cyber-harcèlement surtout sur le plan psychologique de la victime. 

 

Tout d’abord, en ce qui concerne les sentiments et sensations que ressent la victime, elle perd très souvent confiance en elle car à force d’entendre à répétition les mêmes insultes et dénigrassions, voire de nouvelles mais toujours dans l’objectif de lui faire mal, celle-ci finit par croire aux remarques et critiques qu’on lui fait alors qu’elles sont souvent basées sur des faits non vérifiables voire tout simplement faux. 

Un sentiment de culpabilité et de honte émerge donc des suites de cela : la victime s’identifie comme cause du cyber-harcèlement alors que très souvent, chaque personne a ses particularités et rien ne peut certifier que le cyber-harcèlement survient spontanément et de manière justifiée pour cette victime en particulier. Chaque personne a des qualités et des défauts mais en rien cela ne devrait conduire à de telles sévices à l’égard d’un autre être vivant. 

Un sentiment d'insécurité permanent lorsque la victime est sur internet peut être ressenti car elle peut avoir la sensation d’être toujours guettée, jugée, humiliée par son bourreau et que des nouvelles attaques lui sont constamment envoyées. 

Beaucoup de victimes honteuses passent leur détresse sous silence et se sentent abandonnées, non soutenues, mais rien d’étonnant étant donné que c’est elles qui refusent d’en parler, que personne n’est donc au courant ou presque et donc aucune aide n’est envisageable. 

 

En ce qui concerne les changements de comportement des victimes, certaines se referment sur elles-mêmes. Cela conduit à l'isolement relationnel volontaire, à l’exclusion du groupe de la part de celui-ci, ou tout simplement à la sensation de non-appartenance au groupe que forme l’entourage de la victime (école, activité parascolaires...). Des suites de cela, nombreuses sont les victimes qui décident de changer entièrement de vie, de personnes qu’elles côtoient, d’établissement scolaire. Cela peut être volontaire et hâtif comme progressif et involontaire mais bien réel : absentéisme répété́, manque de concentration ou encore difficultés de raisonnement. Sans compter que la plupart des personnes cyber-harcelées par des gens qu’ils connaissent, sont souvent aussi harcelées au quotidien ce qui empire la situation car l’agression est constante et rien que le fait d’être soumis au regard de l’agresseur est extrêmement dur à supporter. 

 

D’autres victimes choisissent au contraire de solliciter l’aide leur entourage assez facilement, celui-ci se liguant contre le harceleur et cela fait que la situation se renverse. Cela conduit aussi à la prise en charge de la victime par des adultes, parents, enseignants, organismes d’aide ce qui conduit à la guérison des plaies psychologiques de la victime et à la condamnation du harceleur. 

 

Au niveau médical, la dépression nerveuse est une maladie courante lorsqu’une personne subit une forme de cyber-harcèlement. En effet, à force de voir tant de méchanceté, de méprise vis à vis de soi même, elle perd confiance en elle, en tout et en la chose la plus importante: la vie. 

Le cyber-harcèlement entraine donc une souffrance morale chez la victime, qui peut développer un comportement parfois même violent et dans le pire des cas, conduire au suicide. En effet, certaines victimes voient en la mort la seule et dernière issue pour quitter cette vie de souffrance : la libération et certes plus aucun plaisir après cela, mais surtout plus aucune souffrance. C’est parfois vu comme le « sauvetage » et presque même une sorte de fin naturelle bien que prématurée : chacun meurt plus ou moins tôt car les difficultés de la vie rattrapent la personne, souvent les difficultés sont d’ordre physique et médical mais peuvent aussi être psychologiques comme ici. 

 

Voyons maintenant les conséquences psychologiques sur le harceleur. Nous n’avons pas eu de témoignage de personnes ayant cyber-harcelé, et rares sont les personnes qui se dénoncent et veulent bien témoigner de leur agressions répétées qu’ils ont fait endurer à leur ou leurs victime(s). C’est pourquoi, nous nous basons sur des hypothèses que nous avons émises lors de notre entretien avec la psychologue de notre lycée et grâce à la réflexion que nous avons porté sur le projet. 

Tout d’abord, on peut être sûr que lorsque des dépressions et des suicides tombent, les agresseurs doivent certainement se sentir extrêmement mal et surtout coupables tout d’abord de la mort, mais surtout de la mise à mort de la victime. En effet, non seulement la personne meurt, mais elle meurt à cause du ou des personnes qui l’ont meurtri. 

Ceci dit, même si leur victime ne montre pas forcément de conséquences physiques, l'agresseur, ayant dans la plupart des cas commencé à harceler à cause d'un manque de confiance en soi, ressent encore son mal être en lui même, la violence verbale ou physique étant loin de calmer.

 

Quant à l’entourage de la victime, qu’il en soit conscient ou pas, il faut insister sur le fait que chaque personne mise au courant de quelque forme de cyber-harcèlement (et de harcèlement), doit en parler à un adulte ou un supérieur capable de faire bouger les choses. Car certes les premiers fautifs sont les agresseurs, mais comme l’a dit Gandhi « Celui qui voit un problème et ne le dénonce pas, fait partie de ce problème ». 

C’est en effet cet entourage qui reste aussi parfois dans ce silence qui souffrira énormément de la douleur que subit la victime voire de la perte de la victime dans les cas les plus graves.

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