
Cette page est dédiée à quelques cas de cyber-harcèlement que nous avons trouvé.
Le cyberharcèlement est un phénomène bien plus répandu que l'on ne le pense. En voilà quelques cas, où la situation a parfois dégénéré. Parlez en à votre entourage pour le sensibiliser et peut être aider certaines personnes.
Lire différents cas de cyber-harcèlement permet d'essayer de comprendre les causes et conséquences de tels actes, de développer notre réflexion et de chercher des moyens pour essayer d'éviter de telles situations qui tournent parfois à l'extrème.

3 Décembre 2015 : Victime de cyber-harcèlement, une jeune adolescente de 12 ans, a mis fin à ses jours.
Une jeune adolescente de 12 ans, originaire de Durbuy, s’est suicidée jeudi dernier, le 3 décembre. Laura a mis fin à ses jours dans sa chambre. Dans une lettre adressée à ses parents, elle explique avoir été victime de harcèlement, indiquaient mercredi les journaux de "Sudpresse". La jeune fille n’aurait pas supporté une trahison d’amitié, qui l’a amenée à être harcelée sur Facebook et par messages. "Un harcèlement d’une seule personne, qui a abouti à un drame. Ne sachant pas quoi faire, elle a choisi la mort", explique sa mère, à qui Laura a laissé les codes d’accès à son profil Facebook.
Incompréhension totale
Le suicide des adolescents reste un phénomène complexe à comprendre et, plus encore, à accepter. Il est pourtant la deuxième cause de décès chez les jeunes, après les accidents de la route. Sans compter les tentatives qui n’entraînent pas la mort.
Pourquoi un ado pense-t-il à mourir ? Une rupture amoureuse, des prises de tête avec les parents, des soucis avec les copains à l’école, la difficulté de sentir son corps qui se transforme… La plupart passent à travers, sans trop de dégâts. Mais certains jeunes, plus sensibles ou plus fragiles, ne résistent pas et se laissent aller à des idées suicidaires.
En matière de suicide, il y a une règle fondamentale : prendre toutes les allusions ou menaces très au sérieux. L’adage qui veut que celui qui en parle ne passe pas à l’acte est faux.
Mais quand les jeunes ne parlent pas de leur mal-être, que tout semble aller si bien ? - c’était le cas de Laura. "C’est l’incompréhension totale, témoigne sa maman dans "Sudpresse". Nous sommes une famille très unie. On se parle beaucoup. […] Elle ne nous a rien confié. Elle était toujours aussi souriante."
Pour les directions d’écoles, ce n’est pas simple de trouver les mots justes. Le collège Saint-Roch de Ferrières, où Laura était scolarisée, a très vite communiqué, dès le lendemain matin du drame.
"Pas une solution"
"Cette triste nouvelle endeuille toute notre communauté fortement bouleversée", écrivait le directeur, Benoît Dardenne aux parents et aux élèves de l’école.
Relayant le souhait des parents, la direction insiste en délivrant "un message de vie et d’espoir à tous nos élèves" en leur disant que "ce geste irrémédiable n’est jamais une solution".
Il poursuit : "Alors, que s’est-il donc passé dans la tête et dans le cœur de Laura, une jeune fille joyeuse et pleine de projets qui aimait tant sa nouvelle école et qui était un rayon de soleil dans sa famille ?"
La question nous taraude tous, nous ébranle, ajoute-t-il. "Et pourtant, je vous invite à recevoir la terrible nouvelle sans juger, sans chercher ni le pourquoi ni le comment… Quand une question aussi grave s’impose à nous, nous cherchons naturellement des réponses, mais le mystère de la raison de ce geste ne peut se réduire à une ou quelques causes."

Octobre 2015 : Quand des hackers transforment la vie d’une famille en cauchemar
Julius Kivimaki, le hacker à l’origine du harcèlement contre la famille Strater
Capture d’écran d’une vidéo Sky News
Trois années durant, la famille Strater a été harcelée par un groupe de hackers anonymes qui a transformé son quotidien en un véritable calvaire.
Tout a commencé avec des pizzas, livrées quotidiennement sur le pas de leur porte, alors qu’Amy et Paul Strater n’avaient pourtant rien commandé. Un harcèlement anonyme et quotidien qui, au fil des mois et des semaines, s’est montré de plus en plus agressif: leurs boîtes mails ont été hackées et des alertes à la bombe ont été déclenchées en leur nom.
En trois ans, la famille Starter a tout perdu, ou presque. «Ils ont perdu leur boulot, leurs amis. Ils ont développé une forme d’anxiété chronique et souffrent d’autres problèmes psychologiques. Plus d’une fois, ils décrivent leur vie comme “ruinée” par leur mystérieux bourreau», raconte le magazine Fusion, qui consacre un article aux nombreuses mésaventures de cette famille.
Le point de départ de cette histoire, c’est un différend entre leur fils, Blair Strater, et un autre hacker résidant en Finlande, Julius Kivimaki. Sur un réseau de discussion en ligne où les deux jeunes ont pris l’habitude de dialoguer, ils s’écharpent à propos de l’accueil d’un nouveau hacker sur leurs serveurs respectifs. «C’était un incident mineur, le genre de dispute qui arrive tous les jours sur ces réseaux de discussion», explique Fusion. Sauf que cette fois, Julius Kivimaki –qui dit appartenir au groupe de hackers «Lizard Squad»– n’a pas l’intention de céder et décide de s’acharner sur Blair Strater.
Pizzas, sable et livraisons surprises
Pendant trois ans, des pizzas, donc, mais aussi des grandes quantités de gravier ou de sable, des fleurs et des objets en tout genre sont livrés au domicile de la famille Strater, dans la petite ville de Oswego, dans l’Illinois. Parfois, le canular va plus loin: des abonnements de la famille sont résiliés contre leur gré, tout comme des contrats qui leur assuraient l’arrivée de gaz et d’électricité.
Pour illustrer le harcèlement dont ils ont été victimes, la famille Strater ne manque pas d’exemples. Comme ce 24 octobre 2013 où, en pleine nuit, la police s’est ruée à son domicile après le coup de fil d’un anonyme qui se faisait passer pour Blair, le fils, et qui affirmait avoir tué sa mère.
Cet harcèlement systématique a bouleversé la vie de la famille Strater. Amy et Paul ont divorcé, ils ont perdu leur travail et ont perdu tout contact avec leur entourage. «Nos voisins nous ont complètement ostracisés, dit Amy. Ils ne nous parlent pas parce qu’ils ne savent pas ce qu’il se passe.»
Une vie bouleversée
Pendant plusieurs mois, Amy Strater a dû abandonner sa recherche d’emploi car la première page de résultats associée à son nom sur Google laissait apparaître son profil LinkedIn et son compte Twitter, tous deux piratés et remplis de messages racistes et antisémites par les hackers. Aujourd’hui, elle se dit dévastée:
«Je me sens livrée à moi-même. Je ne peux pas retrouver de travail, mon mariage a été brisé. Il n’y a pas un jour qui passe sans que je me demande s’il ne serait pas plus simple de mettre fin à mes jours. Je n’ai plus rien.»
En juillet dernier, Julius Kivimaki a été arrêté et condamné avec sursis par la justice finlandaise à deux années de prison pour les 50.700 actes cybercriminels dont il est tenu pour responsable. Interrogé sur le harcèlement subi par la famille Strater, le jeune hacker finlandais a minimisé son rôle et n’a exprimé que peu de regrets.
Si la famille s’est montée déçue par cette sanction, elle préfère désormais penser à la suite. Un avenir qu’elle espère dépourvu de livraisons surprises et de piratages de comptes Facebook, LinkedIn ou Twitter.
source : http://www.slate.fr/story/108663/cauchemar-hacker-famille-harcelement

Novembre 2013 : Un lycéen condamné pour cyber-harcèlement
Entre le désarroi de la victime, déposant en pleurs à la barre, et le malaise du prévenu, le tribunal qui examinait hier un dossier de cyber-harcèlement a largement penché en faveur de la première. Et prononcé un jugement qui fera parler dans tous les lycées du Tarn... et pas seulement à Rascol, là où les deux protagonistes étudiaient en 2011, quand l’affaire a éclaté.
Une affaire partie d’une rumeur : Laure (1), une lycéenne soi-disant peu farouche aurait tourné une vidéo porno avec un rugbyman. Des garçons de l’établissement se seraient lancé le pari (stupide avouons-le) de récupérer cette vidéo. Mais Serge (1), 21 ans, était seul à comparaître hier, poursuivi pour «usurpation de l’identité d’un tiers ou usage de données permettant de l’identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d’autrui ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération».
Il a piraté le compte Facebook de Laure, créant de nouvelles pages à son nom ainsi qu’un faux compte Skyblog : un subterfuge qui lui a permis d’envoyer des messages à caractère sexuel pour (dé)faire la réputation de la jeune fille, l’inondant aussi de textos formulés comme autant d’ultimatums.
Pourtant, «cette vidéo n’a jamais existé» rappelle la présidente Brigitte Schildknecht. Ce qui a bien existé, «ce sont les conséquences durables que ces faits graves ont eu sur la victime», souligne Me Claire Dujardin. Dix mois après les faits, Laure, croyant recevoir un nouvel appel du «Corbeau» a fait une tentative de suicide à Castres. Même si cet acte ne figure pas dans la prévention, il est «la suite logique du harcèlement», considère Me Dujardin.
«J'aime être un justicier»
Un harcèlement qui aurait duré 6 mois. Lors de son audition devant les gendarmes de Gaillac, Serge déclarera : «Comme Laure avait sale réputation au lycée Rascol, j’ai décidé de lui donner une bonne leçon». Dans un des messages adressés, sous un pseudo, à sa victime, il avouera : «J’aime être un justicier». Me Dujardin y voit «des signes de perversité» alors que sa consœur Me Virginie Meyer-Soulié, en défense, parle d’ «un acte totalement immature et complètement imbécile que ce garçon de 19 ans n’a pas pu commettre seul». Un comportement en tout cas suffisamment inquiétant pour que le tribunal ordonne une expertise psychiatrique après la première audience du lycéen qui avait comparu dans le cadre d’un «plaider coupable». Une CRPC au cours de laquelle le parquet avait demandé une amende de 800 euros avec sursis.
Cette fois, Claude Dérens a requis de la prison : 2 mois assortis d’un sursis et mise à l’épreuve et d’une obligation de soins. Pourtant, l’expert n’a relevé aucune pathologie chez Serge, tout au plus un état dépressif à l’époque des faits d’un garçon qui voulait lutter contre «le sentiment d’être nul et d’avoir une vie nulle».
Le tribunal, c’est plutôt rare, est allé bien au-delà des réquisitions du parquet, voulant sans doute avec cette peine lourde, assortie de dommages et intérêts qui ne le sont pas moins, envoyer un message aux jeunes qui usent (et parfois abusent) des réseaux sociaux.
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Il s’agit de prénoms d’emprunt.
Le jugement
Serge est condamné à 8 mois de prison assortis d’un sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans, avec obligation de soins, obligation de suivre une formation ou de travailler et obligation d’indemniser la victime. Celle-ci obtient 5000€ de dommages et intérêts.
Pierre-Jean Pyrda

Octobre 2012 : Le suicide d’Amanda Todd
Tout le Canada est bouleversé par le suicide d’une adolescente, Amanda Todd, victime de cyber harcèlement durant de nombreuses années. Mercredi 10 octobre 2012, Amanda a choisi d’en finir. Cinq semaines plus tôt, l’adolescente de 15 ans avait mis en ligne sur YouTube une vidéo dans laquelle elle évoquait 3 ans de harcèlement et persécutions, l’ayant conduite à consommer de la drogue et de l’alcool. Pendant 9 minutes, Amanda racontait son histoire sans parler, visage hors-champ, en faisant défiler devant sa webcam des notes écrites à la main sur des feuilles blanches.
Comment en est-elle arrivée là ?
Depuis l’âge de 12 ans, Amanda a subi un cyber-harcèlement de la part d’un homme de plus d’une trentaine d’année qui a usé de sa confiance pour parvenir à ses fins : obtenir des photos d’elle dénudée, avant de les diffuser sur les réseaux sociaux, à des proches de la jeune femme, à des connaissances du collège ou à des professeurs… Plusieurs tentatives de suicides ont eu lieu, avant ce jour fatidique du mercredi 10 octobre où Amanda mis fin à ses jours.
Les derniers mots écrits et présentés au monde entier par Amanda Todd sont les suivants : « Je n’ai personne. J’ai besoin de quelqu’un. Mon nom est Amanda Todd ». La mère de la jeune femme disparue a avoué qu’Amanda « aurait aimé qu’on évoque son histoire pour sauver d’autres filles. L’un de ses objectifs était que son message soit utile ».
source : http://stopharcelement.fr/2012/10/17/cyber-harcelement-suicide-damanda-todd-victime-de-harcelement/